Conduite Forcée 2023-25 Pour la première Biennale Son (2023), Christian Marclay a réalisé une performance unique dans l’ancienne centrale hydroélectrique de Chandoline, autrefois alimentée par 16 km de conduite forcée…
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Conduite Forcée 2023-25
Pour la première Biennale Son (2023), Christian Marclay a réalisé une performance unique dans l’ancienne centrale hydroélectrique de Chandoline, autrefois alimentée par 16 km de conduite forcée depuis le barrage de la Grande Dixence. Frappé par l’immensité de ces tuyaux vides, il les a imaginés comme un immense instrument.
Une bouche d’accès, située 4,5 km plus haut, a été ouverte pour servir de point d’entrée. Les spécialistes du son de l’EDHEA ont installé microphones et diffusion immersive dans la salle des turbines. Les billes d’acier s’avérant inutilisables, ce sont des balles de golf et de tennis — offertes par des clubs locaux — qui furent lâchées depuis la montagne, résonnant quelques secondes plus tard dans la salle. Guidé à distance par Marclay, l’événement est devenu le portrait sonore d’un monument industriel endormi.
L’enregistrement, mixé avec Alain Renaud, restitue uniquement la réverbération naturelle: des balles résonnant dans un tuyau colossal.
Christian Marclay
Souvent décrit comme le premier « platiniste », Christian Marclay (né en 1964, basé à Londres) commence à manipuler des disques à New York dans les années 1980, allant jusqu’à créer la Phonoguitar (1983). De retour aux États-Unis après des études
d’art à Genève, il est happé par une scène musicale en effervescence qui marquera profondément son travail. En 1989, il se produit à l’église des Jésuites à Sion.
Musicien sans instrument, Marclay fait du vinyle une matière sonore et visuelle — collaborant avec Sonic Youth ou John Zorn, ou transformant les disques en installations (Footsteps, 1989; Body Mix, 1991–92). Son esprit du collage s’étend aussi au cinéma (Telephones, 1995; The Clock, Lion d’or à Venise en 2011; Doors, 2022). Il a également créé des instruments injouables, photographié les traces de la musique de rue (Street Music, 2002–12) et collectionné les onomatopées de bandes dessinées pour en faire peintures, gravures, vidéos et partitions.